Construire des alliances en Amérique latine
Elige
Par Sara Gómez
Elige Red de Jóvenes por los Derechos Sexuales y Reproductivos A.C. est une organisation de la société civile constituée d’un réseau de jeunes féministes qui œuvrent pour faire progresser les droits sexuels et reproductifs et promouvoir la participation politique des jeunes au Mexique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Cette organisation a pris un engagement auprès de FP2030 en 2021 dans l’espoir de renforcer les alliances visant à défendre les droits sexuels et reproductifs à un moment critique.
Mme Vásquez Vázquez décrit les changements majeurs intervenus dans cette période marquée par la pandémie qui ont rendu son travail plus difficile à mener. Les bouleversements affectant le financement et l’énergie déployée pour lutter contre la pandémie ont détourné l’attention des avancées réalisées en matière de santé sexuelle et reproductive. Parallèlement, à l’ère de l’essor du virtuel, les efforts de plaidoyer sont devenus de plus en plus compliqués à mettre en œuvre.
« Avant la pandémie, nous comptions sur une forte mobilisation migrante : en Amérique centrale, la mobilisation vénézuélienne qui perdure d’ailleurs après la pandémie, le soulèvement social en Colombie…
Je vois une différence entre les espaces de plaidoyer politique qui existaient avant la pandémie et ceux qui leur ont succédé après la pandémie ; avant la pandémie déjà, la région était le théâtre de nombreuses mobilisations sociales, témoignant d’une situation de crise. Cela a entraîné la perte de nombreux fonds et donateurs dans la région.
Valeria Vásquez Vázquez
Directrice exécutive, ELIGE Red de Jóvenes por los Derechos Sexuales y Reproductivos A.C.
[Pendant la pandémie] tout s’est cristallisé autour de ce qui se passait à ce moment-là, et cela n’a fait que creuser les brèches déjà importantes en matière d’inégalités et d’accès aux droits sexuels et reproductifs. »
« Lorsque nous avons entendu parler de la création de votre bureau régional [le bureau de FP2030], nous avons pensé pouvoir compter sur un allié supplémentaire pour avoir plus de poids politique, pouvoir nous appuyer sur une capacité de dialogue avec les organismes des Nations Unies, les gouvernements et la société civile…
Quand j’ai entendu les mots Family Planning, je me suis demandé ce que cela pouvait bien être. Ce n’est qu’après les explications reçues au cours d’un échange téléphonique que j’ai eu le déclic : mais bien sûr ! Ce sont les thèmes sur lesquels nous travaillons nous aussi. Faisons bouger les choses ensemble dans la région. Le second déclic a été je pense le fait que FP2030 était en relation avec beaucoup d’autres organisations dans la région. Cela donne confiance. Ce sont des organisations partenaires, et nous savions que FP2030 travaillait déjà avec elles. Enfin, le troisième argument décisif était que FP2030 pouvait nous offrir une visibilité sur ce qui se passe dans la région et dans le monde, sachant que l’Amérique latine et les Caraïbes restent minées par les difficultés et que des alliances d’envergure sont nécessaires.
Enfin, je crois que c’est la possibilité de mobiliser et convaincre les gouvernements qui a achevé de nous convaincre. Il devenait désormais possible de leur dire : « voilà le sujet qui est sur la table » ; « regardez les engagements que nous avons pris » ; et de réfléchir à comment faire en sorte que les gouvernements se joignent à la société civile, en jetant un pont entre eux…
C’est ce qui a le plus retenu notre attention au sein de l’Alliance. De plus, prendre un engagement n’était pas si compliqué car nous savions que nous étions en mesure de réaliser ces activités ; cela revenait à rejoindre une alliance en apportant notre propre travail. »
